Ici sur Lin + Quotidien, nous sommes fiers de nos masques. C’est un produit artisanal, entièrement cousu main au sein d’une petite ligne de production très artisanale elle-aussi. Notre belle grande maison ancienne construite par mes grand-parents au début du siècle dernier, s’est transformée en atelier, voir en petite manufacture pour les besoins de la cause. Autour de 1900, lorsque mes ancêtres sont venus de Sainte-Marie de Beauce, ils ont établi un moulin à scie ici-même pour pourvoir aux besoins de bois pour les nouvelles constructions du village. Pour eux-mêmes, un peu plus tard, ils ont construit cette belle grande maison, qui est très belle, mais demeure modeste.
À notre tour, et parce que c’est écrit dans le ciel, nous avons voulu faire ce que nous pouvons pour pourvoir aux besoins de notre communauté en ce contexte de pandémie du coronavirus. Nous avons décidé de fabriquer des masques de lin, puisque nous avions déjà quelque 150 verges de lin à la maison. Après avoir fait des recherches pour savoir si le lin se défendait bien dans la panoplie des tissus recommandés par les organismes de la santé du Québec et d’ailleurs, nous avons été convaincus que c’est bien le cas. À ce sujet, nous avons aussi lu que la filiale française du lin est relancée grâce aux masques, ce qui est absolument fantastique à notre sens. Se réapproprier nos savoir-faire, nos productions locales et un mode de vie plus humain a une valeur bien plus grande et signifiante pour chaque petite communauté. C’est soutenir la vie, mais en plus la vitalité des nôtres.
Depuis près de trois semaines maintenant que nous sommes dans ce branle-bas de combat avec nos mètres de lin, nos mètres de coton, nos mètres de ruban de coton, nos ciseaux pour chaque poste de travail, notre planche de coupe posée au sol, notre surface de coupe artisanale un peu surélevée pour ménager notre dos, nous avons développé des trucs pour augmenter notre productivité. Puisque la demande est là, il faut trouver! En effet, les gens qui achètent nos masques cousus main de pur lin et de coton, ou nos couvres-visage comme les a appelés Horacio Arruda avec poésie, en redemandent, pour notre plus grand bonheur!
Ce matin, je vous invite à une petite visite virtuelle de notre maison-petite manufacture, pour vous montrer nos trucs. Simplement parce qu’ils sont ingénieux tout en étant simples, mais aussi parce que nous pensons que les gens aiment voir comment les choses se font, même à petite échelle. Voici donc à qui ressemble le chantier! Ici, la baguette de bois sert à enrouler le ruban de coton que nous ajoutons au bas de notre masque pour qu’il soit ajustable. La baguette est coupée de manière à ce que les ciseaux puissent passer au centre dans la rainure prévue à cet effet afin d’obtenir des petits bouts de ruban d’environ 1 3/4”. Ce ruban de coton une fois replié en deux devient la petite loupe que nous ajoutons au bas du masque pour y insérer l’élastique qui permet d’ajuster celui-ci à votre taille simplement en faisant un petit noeud. Ensuite, la coupe des élastiques se fait sur le même principe, en l’enroulant autour des plaquettes de bois puis en passant les ciseaux dans la rainure.
Notre table de salle à manger s’est transformée en table de coupe et en table d’expédition. Notre salon sert à étaler nos stocks de tissus et croyez-moi, les chaises sont très utiles.
La grande pièce en haut de la maison, au-dessus de la cuisine a été repeinte en blanc au début de la pandémie. Elle sert à la fois de studio de photographie, de stockage des grandes quantités de lin et de coton, de la coupe des quelques mètres qui sont prélevés pour être taillés de 20 cm ou de 18.5 cm sur la table de la salle à manger.
Ce qui nous motive, c’est toujours de faire au mieux possible, d’offrir le meilleur produit possible, de vous servir au meilleur possible et finalement, de bien gagner notre vie avec ce que nous pouvons faire de meilleur. Notre masque de pur lin et de coton est un bon produit, quelque chose que nous sommes fiers de fabriquer et fiers d’offrir. Nous pensons qu’il protège autant qu’un masque sanitaire non médical peut le faire. Nous voulons rendre un bon service, au plus grand nombre, mais toujours de manière artisanale.