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Le lin et notre nouvelle collection

Avec la pandémie qui a modifié la vie de tous les humains de la planète, les matières qui sont des valeurs sûres, tel le lin, suscitent de nouveau l’intérêt des gens. Nous savons déjà que le lin est le champion des fibres écologiques, qu’il ne requiert que peu d’intrants (peu de pesticides et d’engrais) et peu d’eau pour croître. Sa culture était jadis pratiquée dans tout le Québec rural jusqu’au milieu des années 1900. La tige arrachée puis rouie au champ pour être ensuite broyée à la main (brayée dans le langage québécois d’antan) se transforme en filasse qui est le matériau de base qui sera filé et tissé pour obtenir la toile de lin. La toile servait à fabriquer des articles de première nécessité, d’inusables linges à vaisselle et des essuie-mains, par exemple. On l’utilisait aussi pour fabriquer de belles nappes que l’on brodait avec amour, souvent ajoutées au trousseau de la mariée. Il servait également à la fabrication d’articles épiscopaux, telles les nappes des autels par exemple, faites d’une baptiste de pur lin blanc, fort probablement importée de France dans ce cas.

Ce savoir-faire relié à la culture du lin et aux étapes de sa transformation a été oublié avec l’époque industrielle qui a délaissé le lin au profit du coton. Malheureusement, le lin n’est plus cultivé dans nos villages de campagne du Québec, comme il l’était du temps de nos ancêtres. Toutefois, puisque nos valeurs de société ont été grandement bouleversées, le lin reprend espoir.  Puisque sa culture ne peut se faire partout, le lin préférant un climat plus froid, le Québec est tout indiqué pour le cultiver. Sur Lin + Quotidien, nous espérons revoir ses jolies fleurs bleues ondoyer dans nos champs. Nous souhaitons ardemment qu’il soit de nouveau cultivé pour la fibre textile et de nouveau transformé chez nous pour cet usage. Nous souhaitons aussi que le monde entier tombe en amour avec le lin, cette plante si exceptionnelle et dont les bienfaits nous rendent service à tant d’égards.

Sur Lin + Quotidien, nous venons tout juste de lancer nos nouvelles collections de masques, tout lin ou lin et joli coton imprimé, en deux tailles adulte, en une taille enfant et adolescents, en plusieurs couleurs neutres toujours de mise, de saison ou vintage, en deux finitions, standard et haut de gamme, et avec des pochettes assorties. Nous pensons que notre produit se démarque, tant par sa fabrication soignée que par tous les autres choix que nous faisons.

Nos masques sont ce que le lin est par essence, antibactérien naturel, antifongique naturel et antiallergique. Ces choses veulent dire que les microbes ne font pas bon ménage avec le lin dont ils n’apprécient pas la compagnie, que les champignons sont naturellement tenus à distance et qu’il est tout indiqué pour les peaux sensibles parce qu’il est peu probable que les gens développent des allergies au contact de cette matière naturelle. Le lin est aussi un thermorégulateur naturel, ce qui signifie qu’il régule la température du corps sous diverses conditions, la diminuant pas grande chaleur et l’augmentant par grand froid. Le lin est de plus une matière très résistante, biodégradable, verte. Voilà quelques éléments pour nourrir le côté technique et rationnel.

Pour le côté passionné et esthétique, c’est une matière noble que les créateurs apprécient pour sa fluidité et sa tombée unique, sophistiquée, tout en grâce. Notons toutefois que cette souplesse et cette fluidité lui confère un caractère quelque peu indiscipliné qui le rend difficile à coudre, car il aime danser sur le moulin. Qu’à cela ne tienne, le lin est toujours synonyme d’élégance et de raffinement. En blanc, il a un caractère mythique. Si on l’aime froissé? Les inconditionnels du lin adorent ce froissé au naturel qui exprime merveilleusement les mouvements du corps, simplement parce qu’ils aiment le lin et qu’ils embrassent toutes ses particularités. Les gens qui choisissent le lin dans un élan naturel sont souvent des gens plus proches de la nature et plus enclins à mener une vie qui soit le reflet de valeurs moins superficielles.

Finalement, sur Lin + Quotidien, Fabienne et moi sommes comme des abeilles laborieuses à créer les collections de linge de table que nous serons fières de vous présenter d’ici le début d’octobre, avec de merveilleuses photos de produit, inspirées et inspirantes. Impossible de ne pas faire un clin d’œil à ma grande passion pour la photographie dans mes photos de produits! Nous comptons sur vos encouragements pour continuer de réaliser les belles choses que nous aimons fabriquer tout artisanalement et vous offrir!

 

 

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Un nouveau masque, un nouveau concept

Impossible de s’arrêter. Une fois lancé, le processus créatif ouvre de nouvelles portes sur de nouvelles idées. L’élan s’impose et dicte qu’on s’y mette. C’est comme la lecture d’un livre, elle en ouvre un autre. C’est en cousant de nombreux masques de lin et coton que l’idée a germé d’un masque tout lin avec la possibilité d’insérer un filtre lorsque le besoin d’une plus grande protection se fait ressentir. Pourquoi un masque tout lin? Pour bénéficier entièrement des propriétés remarquables du lin, respirante, antibactérienne et antifongique naturels (sans avoir besoin d’un puish-puish additionnel ajouté en industrie dont on ne connait pas vraiment les composantes ni les effets), thermorégulatrice (ce qui signifie que le lin garde la peau fraîche en toutes circonstances), biodégrable et durable, pour ne nommer que celles-là.

Pour ce nouveau masque, les paramètres de base demeurent les mêmes, soit de conserver le modèle de l’AFNOR qui offre une forme organique, en harmonie avec le visage en plus d’une norme nationale reconnue. Toutefois, il fallait revoir les proportions du masque afin de créer un espace suffisamment large pour ajouter un filtre, sans se battre avec celui-ci et convenir que la pratique est si fastidieuse que nous la délaisserons sans hésiter. Il fallait aussi conserver l’ajustement aux oreilles et la barrette nasale, qui sont des éléments de personnalisation des plus importants pour offrir un masque qui s’adapte à tous les visages. Par ailleurs, je tenais absolument à ce que ce nouveau masque soit le reflet d’une mode élégante, tendance, de style hygge. Je voulais des finitions “couturier”, soignées, haut de gamme. Ces finitions, du fait que la couture soit retournée et passe à quatre épaisseurs de tissu, imposaient ses contraintes, auxquelles il fallait penser. Pour un masque plus esthétique, je tenais de surcroît à ce que le nœud de l’ajustement aux oreilles soit dissimulé derrière l’oreille, ni trop haut pour nuire aux lunettes, ni trop bas, ce qui le rend visible. L’idée de la boucle faite en élastique, qui confère un look discret, a donc surgi afin de répondre à cette exigence.

De fil en aiguille, l’idée de la boucle élastique s’est imposée à notre modèle standard, qui sera dorénavant fait sur ce principe. Notre modèle standard se trouve donc également modifié par la création du nouveau modèle. En plus de la boucle élastique, le fil de la surjeteuse qui finit les côtés sera assorti à la couleur du masque. La grandeur de 18,5 cm carré passe à 19 cm carré pour la taille Femme. Le masque standard est donc entièrement revu lui-aussi…et toutes les photos sont à refaire, puisqu’il n’est plus tout à fait le même. Tout cela en deux semaines et beaucoup de travail.

Pour conclure, concevoir un nouveau modèle, dessiner et coudre les prototypes, revoir une manière de faire, repenser l’usage d’un produit, devient une forme d’art.  C’est l’art du quotidien. Pour moi, les choses ne peuvent pas être simplement utilitaires et offrir les meilleures qualités techniques possibles, elles doivent aussi être esthétiques, définir un style et créer quelque chose qui dépasse le produit lui-même. J’ai lu quelque part (je ne sais plus où, je ne pourrai donc pas citer l’auteur, ce qui me désole) que la mode est une lentille qui nous montre ce que nous valorisons comme société. Dans ce contexte, la pandémie a révolutionné notre quotidien et la mode en est aussi le reflet. Le port du masque montre que la vie telle que nous l’avons connue durant des décennies a changé en profondeur et qu’elle ne sera plus jamais tout à fait la même. C’est peut-être ce que nie les gens qui refusent son port. Je ne sais pas. C’est une idée qui surgit là, en écrivant, à l’instar des autres processus créatifs. Nous vivons une époque qui recèle un immense potentiel de transformation à tous égards, environnemental, relationnel, sociétal, etc. Qu’en ferons-nous?